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Seins.

“En 2017, lorsque j’ai appris que j’étais touchée par un cancer du sein, j’ai instinctivement cherché à donner du sens à cette épreuve. C'était pour mon mode défense pour ne pas sombrer dans la dépression...”
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"En 2017, lorsque j’ai appris que j’étais touchée par un cancer du sein, j’ai instinctivement cherché à donner du sens à cette épreuve. C'était pour mon mode défense pour ne pas sombrer dans la dépression.

C’est ainsi que je me suis tournée vers Géraldine Aresteanu. Son regard photographique avait cette capacité unique de saisir l’invisible, de révéler l’essence d’un instant, d’un regard, d’une émotion.

À travers son travail, Géraldine capte l’humain dans ce qu’il a de plus vrai, sans artifice, avec une sensibilité rare. C’est précisément ce dont j’avais besoin : qu’on voit au-delà de la maladie, qu’on capture ce que je vivais sans que ce soit réduit à un simple combat médical. Je voulais qu’elle raconte mon histoire autrement, avec sa lumière et son talent. Je voulais qu'elle capture l'amour que me portait Laurent, mon mari, et le mien pour que notre histoire ne se résume pas à un cancer.

La beauté peut être dissimulée sous les épreuves, dans la résilience, dans le regard qu’on choisit de porter sur les choses.

Avec Géraldine, c’est exactement cela que j’ai vécu. Son appareil photo est devenu un miroir bienveillant, capturant mon parcours sans faux-semblant, mais avec une douceur inégalable. Grâce à elle, je n’étais plus seulement une patiente. J’étais une femme, entière, forte et vulnérable à la fois. Ses images ont donné un autre visage à mon histoire : elles ont révélé l’invisible, celui qui se cache derrière les cicatrices et les doutes.

Son travail m’a accompagnée, porté, donné une nouvelle lecture de ce que je traversais. Il m’a permis d’accepter, de voir au-delà du cancer et de renouer avec moi-même."

_Valérie Marcilly 

"La nouvelle de la mastectomie fut fracassante, les solutions pour reconstruire un sein furent bouleversantes.

Mes seins, j’en étais fière et je pouvais les montrer timidement à quiconque. Ils étaient beaux, ils allaient bien ensemble et ils me montraient femme. Le deuil allait être dur…

Quand j’ai annoncé la douloureuse à Géraldine, elle m’a tout de suite gentiment proposé une séance photos. Il fallait que je le fasse. Il fallait que je l’immortalise, ce sein.

Je suis arrivée chez Géraldine, le temps s’est étrangement suspendu. Le déshabillage allait avec la discussion, tout naturellement. Pas l’impression d’être prise en photo. Géraldine me donnait quelques conseils. Progressivement, j’ai senti que je sortais de ma coquille. Mes bras se dépliaient comme les feuilles d’un bourgeon. C’était un moment à moi, pour moi. Les seins bronzants sous les projecteurs, j’étais pour une fois, la reine d’une soirée. 

C’est là que j’ai senti la « photo ». Le positif. Pas de négatif. La vie est comme elle est. Elle est belle quand tu la rends belle. Tout comme les photos de Géraldine. Cette photographe a le pouvoir de magnifier tous ces sujets.

Plus tard, quand j’ai vu les photos de Géraldine, j’ai été très émue par le rendu. Un déclic s’est fait. Puisque les photos étaient parfaites, je pouvais passer à autres choses : l’acceptation et la reconstruction."

_Sophie Micheron

"Géraldine, photographe ? Elle a surtout un œil, enfin 2 comme nous tous, mais elle en a un dans un objectif. Ou plutôt elle a un objectif, celui de montrer ce que l’autre ne voit pas. Ce qu’on ignore. Lui mettre sous les yeux. Un unique œil dans l’objectif de voir l’invisible. Elle m’a explorée, elle m’a captée, elle m’a devinée pour me guider et me montrer ma féminité, mon moi comme je ne le voyais pas. Elle m’a rendue, la femme en moi. Elle nous a rendu le couple en nous, comme au travers de tout ce qu’elle capte, elle nous renvoie le monde, la réalité dans laquelle nous vivons. À nous de savoir ce que l’on veut en faire, l’accompagner peut être ?"

_Valérie Simon